Marcelle BOURCY épouse PASCAUT
Sosa 3
Marcelle a été toute sa vie une femme discrète, secrète et généreuse dans le sens que chez Elle il y avait toujours une assiette pour les autres.
Marcelle sa fille et son neveu
Elle était née chez sa grand-mère Louise Morel/Bourcy à Avrechy, dans l'ancienne mairie, en face de la mairie actuelle, sa maman ne lui avait pas laissé de bons souvenirs, elle l'a décrivait comme méchante. Pourquoi ?
Ma grand-mère était une femme qui faisait très attention au qu’en -dira-t-on ! Elle n’aimait pas se raconter, Elle était douée pour les secrets de famille. Elle portait une grande affection à sa grand-mère paternelle Louise Morel-Bourcy, chez qui elle allait souvent. Elle aimait raconter, ses virées à Clermont de l’Oise ou à St. Just en Chaussée en carriole tirée par Cadichon, l’âne de la famille.
Quand elle a eu 13 ans, elle a pris le rôle de sa maman qui est décédée en 1908, suite à un avortement elle s’est beaucoup occupée de sa sœur Isabelle de 8 ans et de son frère Jean qui lui avait seulement 6 ans, jusqu’au remariage de son papa en 1911. Sa grand-mère et surtout sa belle-mère Rose lui ont appris la couture.
Chez grand-mère Louise
Pendant la guerre de 1914, elle est rentrée à l’hôpital Psychiatrique de Clermont comme aide-soignante. Jusqu’à son mariage, elle habitera chez son papa et sa gentille belle-mère Rose. Son papa était garde freins à la gare de Creil. C’est avant la guerre de 1914, qu’elle rencontrera son futur (comme on disait à l’époque), pendant une belle journée de septembre à la fête communale du village de Saint Rémy en l’Eau.
Avant la naissance de sa fille unique « Renée », elle fera une fausse couche et n’en parlera pas beaucoup (sa vie ne regardait pas les autres, comme elle aimait le dire). Quand son mari s’est installé en 1926 comme serrurier, ferronnier d’Art, souvent elle l’aidera pour percer les trous sur toutes les ferronneries qu’il travaillait, ce n’était pas un mari toujours facile, elle a souvent subit son caractère soupe au lait. Dans l’ensemble elle n’a pas eu une vie de femme très heureuse ; simple constatation de la part des personnes qui l’entouraient. Elle élèvera sa fille et parfois ses deux neveux Paul et Jacques, un peu délaissée par leur mère et leur père.
Quand une de ses meilleures amies est décédée, elle accueillera chez Eux sa fille Paulette elle avait 16 ans et plus de parents pour s’occuper d’Elle. Marcelle finira de l’élever comme sa propre fille ; promesse qu’elle avait faite à son amie Henriette avant de mourir. A 18 ans, Paulette se dirigera vers le noviciat pour devenir religieuse dans la Congrégation St. Thomas de Villeneuve mais restera très attachée à Marcelle et Adrien toute sa vie, Elle les appellera « petit père, Petite Mère ».
La générosité de cœur de ma grand-mère ne la quittera jamais de toute sa vie. C’est Elle qui décidera de me ramener chez Elle, lors d’une visite qu’elle me rendit chez ma nourrice à Herblay. Elle ne pouvait pas s’imaginer qu’un jour je dirai papa et maman à des étrangers. Elle bravera les foudres de son mari qui ne voulait pas entendre parler d’une bâtarde, et m’installera chez eux à Saint Just en Chaussée. Néanmoins, c’est Elle aussi, qui conseillera à sa fille lorsqu’elle se mariera en 1951, de me reprendre et de me mettre en pension, parce qu’il paraissait que j’avais été trop gâtée et que je ferai « battre des montagnes !!!!! » Termes dont je me souviens parfaitement. Une gentille grnd-mère que j’ai beaucoup aimé, mais qui n’était pas fine psychologue.
Quand son mari est décédé en 1974, elle quittera sa maison pour s’installer dans la maison de retraite à Neuilly sur Seine, que possède la congrégation St. Thomas de Villeneuve.
Petite anecdote amusante : La femme simple de la petite ville picarde, aimait dire, que depuis qu’elle habitait Neuilly sur Seine et qu’elle côtoyait des grandes dames de la ville, il lui fallait une jolie cane et un beau chapeau pour aller se promener, au cas ou, assise sur un banc elle engagerait la conversation avec une de ces dames d’un autre monde, des dames de la « haute ! ». Elle aimait s’asseoir sur un banc Boulevard d’Argenson, ou Boulevard du Château et regarder les gens « biens « passer. Suite à une perte de mémoire temporaire, le médecin de la maison de retraite la fait transporter dans une de ses unités à l’hôpital Psychiatrique de Clermont. Elle y fera deux séjours. Pendant l’un de ses séjours, sa fille unique décèdera et c’est moi, sa petite fille unique qui aura la charge de lui apprendre la triste nouvelle et de la faire sortir de cet établissement où elle n’y avait plus sa place. Avec l’aide du Maire de la petite ville où j’habitais, elle aura très vite une place dans une maison de retraite à Liancourt auprès de chez moi et Elle terminera sa vie un an après sa fille Renée. J’ai de ma grand-mère un souvenir d’une bonne personne, un souvenir tendre et aimant, un souvenir précieux.
Un autre souvenir me revient. Quand elle fut installée dns la maison de retraite de Liancourt, je la sortais de temps à autre. Un jour elle à voulu que je l'emmène chez le coiffeur à Creil, elle voulait une permanente. Je l'ai donc emmené chez mon coiffeur, elle avait beaucoup de mal pour pencher sa tête en arrière au dessus du bac, la mère du coiffeur n'arrêtait pas de la gronder parce qu'elle mettait mal sa tête en arrière, j'étais furieuse que cette dame lui parle ainsi. En sortant, elle a voulu que je l'emmène manger une pâtisserie. Souvenir simple qui souvent me reviens. Ah ! ma grand-mère, celle qui fut ma mère, tu me manques.